Ni Bosch, ni NGK

Filet Billet_685_bleu3_OKOù il est question d’une bougie, mais cette bougie n’est pas une Bosch, ni une NGK. Pas non plus une Champion, et pas davantage une Denso. Et si elle est au singulier, ça n’est pas parce que ma moto est un monocylindre. Cette bougie-là est la première bougie d’anniversaire de ce blog né il y a un an, le 2 mars 2013. Un an moins deux jours, en réalité, mais on va pas chipoter. Puis l’article d’aujourd’hui se trouve être aussi le centième, et voilà qui est dit.

1ere bougieRien de plus banal, au XXIème siècle, que de tenir un blog. Mais pour moi, ce blog est devenu un peu plus que ça : c’est un espace où se croisent toutes sortes de mes intérêts. En premier lieu la moto, bien sûr : j’en « fais » ici toute l’année, alors que ma vraie moto passe l’hiver au garage. Mais ceux qui savent lire voient bien qu’il ne s’agit pas ici que de moto.

Distance et vitesse
Le pari initial (tenir ce blog jusqu’à avoir accompli 384 400 km, soit la distance de la Terre à la Lune – j’en suis à 335 775) n’est toujours pas gagné. Moins à cause de la fiabilité de la moto, du reste, que de celle du type qui est assis dessus. Mais pour le moment au moins, je ne lâche rien, comme on dit au foot, et Que sera, sera.

Parce que le régime de croisière (le kilométrage annuel) a tendance à ralentir, et donc le but à s’éloigner comme le fait la Lune elle-même, j’ai ralenti aussi, le 20 septembre de l’année dernière, le rythme de publication. J’avais lu partout que pour qu’un blog « existe » (= soit référencé dans les moteurs de recherche), il fallait trois choses, 1 : publier ; 2 : publier ; 3 : publier, et je crois que c’est vrai.

Alors ça a d’abord été un article tous les trois ou quatre jours, davantage même au tout début. Puis je me suis aperçu que je ne faisais quasiment plus que ça, et qu’à ce rythme, je risquais de ne pas tenir jusqu’à la Lune. Le 20 septembre dernier, donc, je suis passé à une publication hebdomadaire, le vendredi (au passage, le fait que j’arrive, en un an d’existence, à pile poil cent articles publiés est un pur hasard). Il m’a semblé que la fréquentation s’en ressentait un peu « mécaniquement », mais il m’a semblé aussi que le monde pouvait supporter cette raréfaction.

De l’autre côté
Avec 25 000 et quelques visites (1) au compteur ce jour, pas besoin d’être expert en maths pour voir que sur un an, ça fait une fréquentation mensuelle moyenne un peu supérieure à 2 000 visites (pour 560 visiteurs uniques). En éliminant les visites échouant dans la catégorie opaque dite « Page d’accueil/Archives », et aussi les « À propos de mes motos », que je ne comptabilise pas, bien qu’ils soient lus régulièrement (en particulier par ceux qui découvrent ce blog), chaque visiteur consulte en moyenne trois articles et demi. Il faut que je songe à écrire des demi-articles ! Pas de quoi grimper aux rideaux, mais comme je n’avais aucune idée des résultats à attendre, je ne suis pas déçu. D’ailleurs, même si je l’étais…

Grands-Goulets_435Ces résultats ont une caractéristique remarquable : début 2014, les neuf articles (sur cent au total, on le rappelle) de la série « Routes du vertige », commencée un peu par hasard, généraient à eux seuls près de 60 % des visites. Plus surprenant encore, l’article sur la route des Grands Goulets, dans le Vercors, représente aujourd’hui 22 % du total de la fréquentation. Avec des fortunes diverses, les autres articles sont dans la longue traîne.

Alors que la route « historique » a été fermée en 2004, « Routes du vertige (3). Les Grands Goulets » est consulté plus de 65 fois par semaine (40 fois pour la seule journée du 17 février), soit 3 344 fois au total à la date d’aujourd’hui. C’est l’histoire d’une route fermée il y a dix ans qui sert de locomotive à ce blog ! Même pour l’amoureux du Vercors (et de ses routes) que je suis, ce résultat est… surprenant.

Les visiteurs de ce blog n’ont peur de rien. Le côté « gros pavé » (sous-entendu : indigeste) des récits de voyage ne semble pas les rebuter. Chacun de ces récits a été vu en moyenne une centaine de fois – avec des disparités, bien sûr. C’est toujours le voyage en Lozère dans les pas de Raymond Depardon qui tient la corde. Mais il est maintenant suivi de près par la première partie de mon (long) voyage vers Compostelle, et cela me fait très plaisir. Les billets étant bien plus nombreux, le nombre de vues s’y disperse (65 en moyenne pour chacun). Au classement, ce sont les filles qui assurent, Les filles à moto (2) laissant loin derrière la concurrence, en l’occurrence un billet sur… une fille, Elspeth Beard ! Enfin, et sans surprise, les articles contenant des vidéos ont été les plus consultés : plus de 360 fois en moyenne pour chacun d’eux, avec, donc, la plaisante étrangeté du score de l’article sur les Grands Goulets.

One more thing, comme disait Steve Jobs, sur ces résultats : pour pratiques qu’ils soient, les outils d’analyse dont on dispose dans WordPress sont rustiques. Ils ne font pas la différence, par exemple, entre quelqu’un qui lit les trois premières lignes d’un article et s’en va voir ailleurs après avoir pris un air dégoûté, et quelqu’un qui lit le même article, avec attention, jusqu’à la dernière ligne. L’un et l’autre compteront comme une « visite », et le blogueur doit se débrouiller avec ça. Des outils comme Google Analytics, bien plus puissants, permettent de mettre en rapport les clics et le temps passé sur la page affichée – indication précieuse. Mais bon, dans l’édition papier non plus on ne sait pas vraiment quel est le sort du livre acheté, qui l’est parfois pour faire joli sur une table basse ou pour caler une armoire.

PageRank4_200Vous avez dit PageRank ?
Je ne comprends pas grand chose aux problématiques du référencement, bien qu’ayant la chance d’avoir parmi mes proches un spécialiste de ces questions. Et je n’ai pas vraiment envie de me former pour obtenir un PageRank de folie (mesure de la popularité d’une page Web, le PageRank est l’une des composantes de l’algorithme permettant de classer un article dans les résultats de recherche de Google). Ce ne sont pourtant pas les sites qui manquent et qui le proposent, parfois gratuitement, parfois à des coûts prohibitifs.

Sans l’avoir cherché, je me suis retrouvé à faire ce que Google conseille aux blogueurs soucieux d’améliorer leurs statistiques : proposer des contenus en essayant de faire de son mieux, sans penser aux moteurs de recherche. En d’autres termes, avoir une approche plus centrée sur « l’expérience utilisateur » (j’essaie de faire le blog que j’aurais aimé lire) que sur ce qui « plaît » aux robots d’indexation.

I, Robot
La puissance démoniaque de ces robots, parce qu’ils indexent le texte intégral des pages publiées, produit des effets inattendus quant au rapport entre les critères de recherche (les chaînes de caractères qui ont été saisies dans Google) et le contenu du blog. Ainsi cet internaute, arrivé ici en cherchant des « femmes sexys » dans une des villes dont je parle dans un article, a dû être déçu. Ces deux mots et le nom de la ville figuraient bien dans l’article, mais chacun à plusieurs pages-écran des deux autres, et l’ensemble était bien entendu sans rapport avec l’objet de la recherche.

Je sais bien, donc, que des tas de gens se retrouvent ici par erreur, comme cet autre qui cherchait des conseils pour démarrer sa moto au kick, et qui a dû lui aussi être déçu. Il n’empêche, en regardant un planisphère, il m’arrive de rêvasser à tous ceux qui, venus d’une soixantaine de pays, se sont un jour retrouvés dans ces pages. Et c’est peut-être cela que je trouve le plus passionnant dans le « métier » de blogueur : revisiter chaque semaine le mythe de la bouteille à la mer.

Envoi
Je ne remercierai jamais assez S., qui m’a encouragé à tenir un blog, m’a recommandé la plate-forme WordPress, et continue de m’aider de ses conseils. Merci aussi à A., dont la lecture plus qu’attentive me permet d’éliminer les scories qui échappent à mes pourtant nombreuses révisions.

Merci enfin à tous ceux qui depuis le 2 mars 2013 ont poussé la porte de ce blog, spécialement à ceux qui sont allés au-delà de la page d’Accueil, et bonne navigation à tous.

Filet_Note_Billet_Gris3_h10Note
(1) WordPress distingue seulement « visiteurs uniques » d’une part, et d’autre part « visites » ou « vues » (traduction de l’anglais views), sans faire de différence entre ces deux derniers termes.

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6 commentaires pour Ni Bosch, ni NGK

  1. Bonne continuation… 😉

  2. franck dit :

    Bon anniversaire !!!! encore merçi pour ce blog qui nous a fait decouvrir la Lozere et pleins de balades !!! d’ailleurs nous debut mai direction les Cevennes !!!! Cordialement

  3. LELIARD dit :

    Merci à toi Jean Louis 😉

  4. Daniel78 dit :

    Et une bougie de (bientôt) soufflée donc. Bon anniversaire !
    Les stats ne sont qu’un instrument de mesure. Avec leur degré de fiabilité et leur niveau de lecture.
    Ce qui est réellement important, c’est que tu prennes du plaisir à tenir ce blog, et nous à te lire. Et ça, ça ne se mesure pas. Ça s’exprime.
    Merci Jean-louis. 😉

  5. Etienne dit :

    Rien qu’à relire ce billet si j’étais le blogueur ça me donnerait envie de reprendre…

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